Terre pure

La Terre Pure, au Japon jōdo et au Viêtnam, sert à désigner l'univers occidental Béatitude du bouddha Amitābha, aussi appelé Amitāyus.



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Mahâyâna - Bouddhisme en Chine

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  • Le Bouddhisme de la Terre Pure est la forme de bouddhisme la plus commune surtout en Asie du Sud Est . Cette école préconise la dévotion au bouddha... (source : bouddhisme-france)

La Terre Pure (en sinogrammes respectant les traditions ??, en sinogrammes simplifiés ??, jìngtǔ), au Japon jōdo (???) et au Viêtnam (vietnamien : Tịnh Độ), sert à désigner l'univers occidental Béatitude (sk. Sukhāvatī «Bienheureuse», ch. Xīfāng jílè shìjiè ??????, jap. Gokuraku ??) du bouddha Amitābha («Lumière-Illimitée») (ch. Ēmítuófó ???? ou Wúliàngguāng fó ????), aussi appelé Amitāyus («Vie-Illimitée») (ch. Wúliàngshòu fó ????). C'est aussi une appellation simplifiée de l'école de la Terre Pure (jìngtǔzōng ???), ou l'Amidisme, une section particulièrement importante du bouddhisme mahāyāna.

Les soutras importants pour cette école sont le soutra d'Amitā (sk. Sukhāvatī vyūha sūtra, ch. Ēmítuó jīng «????»), le soutra de Vie-Illimitée (sk. Sukhāvatī vyūha sūtra, ch. Wúliàngshòu jīng «????») et le soutra de la contemplation de Vie-Illimitée (ch. Guān Wúliàngshòu jīng «?????»).

L'Amidisme est principalement basé sur la foi, la dévotion et la pratique de la récitation du nom du bouddha Amitābha, avec pour objectif d'accéder après cette vie à la terre du bouddha (bouddhakshetra) d'Amitabha, où la lumière, la longévité et le bonheur sont tous illimités.

En dehors même des écoles Terre Pure, les Soutras de la vie illimitée, le Soutra de méditation, Amitābha et son paradis ont influencé la totalité du bouddhisme extrême-oriental.

Origine

La première mention d'Amitābha dans le canon se trouve dans le Pratyutpanna-samādhi-sūtra rédigé certainement au Ier siècle av. J. -C. au Gandhara. Traduit par le moine kouchanais Lokaksema en 179 à Luoyang, alors capitale de l'empire Han, il serait à l'origine de la diffusion de la Terre Pure en Chine, région où cette doctrine a pris son essor.

La première mention archéologique d'Amitābha est une dédicace sur un piédestal de statue découvert près de Mathura dans l'état d'Uttar Pradesh. Elle est datée du IIe siècle, 28e année du règne de Huvishka, souverain de l'Empire kouchan, ce qui en fait le plus ancien document daté de tout le Mahāyāna. On a proposé une influence persane pour expliquer la naissance d'Amitābha parmi les bouddhas et l'importance donnée à son champ de bouddha, mais sans aucune conclusion probante.

La Terre Pure en Chine

Inspiré par le Pratyutpanna-samādhi-sūtra, le moine Huiyuan (334-416) fonde en 402 avec ses compagnons au monastère de Donglin (???) sur le mont Lu un groupe de dévotion à Amitābha reconnu comme le départ de l'école Terre Pure chinoise, qui voit en Huiyuan son patriarche fondateur. Cependant, la visualisation (guānxiǎng ??) du bouddha est pour lui en particulier une aide à la méditation dhyāna ou chan (?), et le vrai départ de l'amidisme interviendra légèrement plus tard. Huiyuan restera toujours néanmoins une figure tutélaire ; son souvenir inspirera d'autre part sous les Song du Sud le fondateur d'une toute autre école, la Secte du lotus blanc, promise à un destin agité.

Le Pratyutpanna-samādhi-sūtra, Soutra de la méditation qui sert à contempler l'ensemble des bouddhas («?????») a aussi inspiré Zhìyǐ (?? 538-597), fondateur de l'école Tiantai.

Le second patriarche, avec qui le mouvement commença à prendre un réel développement, est Tánluán (?? 476-542) du monastère Xuanzhong (???) au Shanxi. Viennent ensuite les moines Dàochuò (?? 562-645) et Shàndǎo (?? 613-681) de la dynastie Tang, qui mettent en forme la doctrine de l'école. Elle s'appuiera jusqu'au Japon sur quatre textes, trois soutras groupés en un Sūtra Triparti de la Terre Pure (????) et un traîté :

Durant l'ère Xianfeng de la dynastie Qing, le bouddhiste upasaka Weiyuan (??) y ajoute le Vœu de Samantabhadra du Sūtra Avatamsaka. Au début de la République de Chine, Yinguang (??) joint à la totalité la Récitation de Mahāsthāmaprāpta du Sūtra Shurangama. Pour les écoles chinoises qui acceptent cette tradition, les textes de la Terre Pure consistent par conséquent en cinq soutras et un traîté. Depuis le tout début avec Huiyuan, dévotion à Amitābha et méditation sont associées. En Chine, les courants Terre Pure et Chan n'ont jamais hésité à emprunter l'un à l'autre. Ainsi, Hongren (Hóngrěn ?? 601-674) ,le cinquième patriarche de l'école chan, considérait la récitation du nom du bouddha comme un bon exercice de préparation pour les débutants. Címǐn Huìrì (???? 680-748), qui vécut 12 ans en Inde, pratiquait la théorie de la Terre Pure en intégrant énormément de Chan et de tradition monastique. Des bouddhistes de l'ensemble des courants se sont intéressés à la Terre pure en la considérant comme le moyen le plus sûr de la pratique et de la réussite. L'école s'est d'ailleurs plus développée par le biais de "transfuges" syncrétistes que de lignées strictement structurées.

Tous deux centrés sur la pratique plus que sur la spéculation philosophique, pouvant se passer de grandes structures monastiques, Terre Pure et Chan ont tenu bon lors des persécutions de Tang Wuzong en 845, mais aussi sous le règne des empereurs mongols où le bouddhisme tantrique avait l'exclusivité de la faveur officielle. À partir de cette dynastie, le paysage bouddhiste chinois sera composé presque exclusivement des trois courants : Terre Pure, Chan et tantrique, les deux premiers étant les plus communs.

En général, un certain degré de syncrétisme est toujours tenu dans le monde chinois. L'union des deux pratiques (jìngchányízhì ????) y est parfois promue comme une version de la dualité compassion (Terre Pure) et contemplation (Chan).

La Terre Pure au Japon

Statue d'Amitābha à Kamakura

La doctrine de la Terre Pure (Jōdo-kyō ???) pénétra au Japon dès l'époque de Nara (VIIIe siècle) avec l'école Tendai. Jusqu'à la fin du XIIe siècle, elle se répandit au début en particulier dans l'aristocratie. L'un de ses plus célèbres promoteurs fut Genshin (?? 942-1017), tenant d'une vision millénariste qui voyait en Amida (Amitābha) l'unique secours dans un monde promis à la destruction. Progressivement, de nombreux courants intégrèrent des éléments Jōdo, dont les yamabushis, Kegon et spécifiquement Shingon sous l'impulsion de Kakuban (?? 1094-1143) qui tenta une synthèse d'Amitābha et de Vairocana. La forme courroucée de ce dernier, Fudo Myoo, fut pourvue du pouvoir de faciliter l'entrée au paradis Gokuraku et incluse dans les peintures raigo, représentations d'Amida avec ses acolytes.

La première école Terre Pure individualisée, Jōdo-shū (???), fut fondée par le moine Honen Shonin (???? 1133-1212), ancien moine du mont Hiei (???) déçu par les enseignements du Tendai. Inspiré par Shandao, il centra la pratique sur l'invocation de la formule ?????? (Namu Amida Butsu), dite ?? (nenbutsu), suffisante pour accéder à la terre pure "Bonheur Suprême" ?? (Gokuraku).

Honen, fondateur de Jodo-shu

Shinran (?? 1173-1263), disciple de Honen Shonin, insista pour sa part sur l'importance de la foi en Amida, seule apte à se libérer, la récitation n'étant plus qu'une expression de gratitude. Ses disciples fondèrent après sa mort l'école Jōdo shinshū (????). L'orientation prise par ces deux premières écoles écarta nettement le Jōdo du Zen.

À l'ère Edo apparurent deux nouvelles écoles, Yuzu-nembutsu-shu (?????) se réclamant du moine Tendai Ryonin (?? 1072-1152) et Ji-shu (??) se réclamant d'Ippen (?? 1239-1289).

L'école Obaku (??) fondée par Ingen-Ryuki (???? 1592-1673), moine Chan ayant fui la Chine à l'arrivée des Mandchous, a conservé jusqu'à actuellement la tradition chinoise d'union des pratiques Zen et Jōdo.

Doctrine et pratiques

Peinture du XVe siècle, évocation du mont Lu (Lu Shan en Chine) où la Terre Pure prit son essor

C'est le bouddha Shākyamuni qui a présenté à notre monde l'Univers Occidental de la Béatitude du bouddha Amithābha, un monde pur, vertueux, bienheureux, dépourvu du mal, de la souffrance et des impuretés spirituelles et matérielles, qu'on nomme la Terre pure et qui devient le nom d'une école particulièrement répandue en Extrême-Orient. Selon le Soutra de Vie-Illimitée, à l'époque du bouddha Lokeśvararāja, un roi riche et intelligent entra dans l'ordre et devint bhiksu Dharmakara, il pratiquait le bouddhisme pendant particulièrement longtemps et finit par devenir le bouddha Amitābha (Lumière-Illimitée) ou Amitāyus (Vie-Illimitée). Tandis qu'il étudiait toujours le dharma, Amitābha avait fait 48 vœux décrivant son futur monde, dont quatre (n° 18, 19, 20 et 22) contiennent la majeure partie de la promesse faite aux fidèles : si ceux-ci font au moins dix fois dans leur vie le vœu de naître dans sa terre pure localisée à l'ouest et s'efforcent de commémorer ce bouddha, en particulier à l'instant de leur mort, il leur apparaitra et ils accèderont dans sa Terre pure; ils pourront y poursuivre l'étude du dharma sous sa direction, pour devenir finalement bouddhas.

Il existe des variantes doctrinales entre les différentes branches de la Terre Pure, mais énormément recommandent ces cinq pratiques :

Foi (ch. xìn ?) en l'efficacité des vœux d'Amitābha, vœu (ch. yuàn ?) d'entrer dans sa Terre pure et pratique (ch. xíng ?) de l'invocation du nom du bouddha Amitābha sont les trois conditions indispensables de l'entrée à la Terre Pure.

Voir aussi

Bibliographie

  • Hônen : Le gué vers la Terre Pure, Senchaku-shû, traduit du sino-japonais, présenté et annoté par Jérôme Ducor (Collection "Trésors du bouddhisme") ; Paris, Librairie Arthème Fayard, 2005 (ISBN 2-213-61738-4).
  • Ducor, Jérôme : Les sources de la Sukhāvatî; Journal of the Mondial Association of Buddhist Studies, 27-2 (2004), p. 357-410.
  • Ducor, Jérôme : Le Sûtra d'Amida prêché par le Buddha, traduction du chinois en parallèle avec le sanskrit et le tibétain. Société Suisse-Asie, Monographies, vol. 29; Bern, Peter Lang, 1998 (ISBN 3-906759-50-4).
  • Ducor, Jérôme : Terre Pure, Zen et autorité : La Dispute de l'ère Jôô et la Réfutation du Mémorandum sur des contradictions de la foi par Ryônyo du Honganji, avec une traduction annotée du Ha Anjin-sôi-no-obœgaki (Collège de France, Bibliothèque de l'Institut des Hautes Etudes Japonaises) ; Paris, De Boccard, 2007 (ISBN 978-2-913217-18-8).
  • Ducor, Jérôme : Shinran, Un réformateur bouddhiste dans le Japon médiéval (col. Le maître et le disciple) ; Gollion, Infolio Editions, 2008 (ISBN 978-2-88474-926-8).
  • Eracle, Jean : La doctrine bouddhique de la Terre Pure, introduction à trois Sûtra bouddhiques (coll. "Mystiques et Religions") ; Paris, Dervy-Livres, 1973.
  • Eracle, Jean : Trois Soutras et un Traité sur la Terre Pure; Genève, Éditions Aquarius, 1984.

Site externe

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